Compte tenu de son extrême variabilité, le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) produit de nombreux sous-types lors de sa prolifération. En bloquant de manière efficace la réplication virale, le traitement ARV diminue la morbidité et la mortalité de l’infection par le VIH qui devient ainsi une maladie chronique. L’apparition de mutation de résistance est la cause principale d’échec thérapeutique et devient donc un défi dans la prise en charge du VIH. Par ailleurs, les patients qui échappent à une première ligne de traitement sont plus susceptible d’échapper à une seconde ligne ce qui représente un problème majeur de santé publique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande donc qu’un suivi des résistances thérapeutiques soit mis en place et pas seulement pour l’efficacité à long terme de la première ligne de traitement mais également pour le changement de traitement suivant un échec initial.

L’objectif de l’étude de Luo XL et al. est d’évaluer la prévalence et le type des mutations de résistance thérapeutique chez des patients en échec d’une première ligne de traitement antirétroviral (ARV).

De juin 2014 à décembre 2016, les prélèvements de plasma de 112 patients infectés par le VIH en échec de leur première ligne de traitement ont été analysés pour extraire l’ARN du VIH et le génotyper.

Les mutations liées à une résistance thérapeutique étaient détectées et l’incidence analysée statistiquement. Le taux de résistance thérapeutique aux médicaments courants était également évalué.

Au total 103 cas ont été amplifiés avec succès et les principales mutations de résistance thérapeutique observées étaient les suivantes :

• Dans la Transcriptase inverse :
• M184V : 50,49 % ;
• K103N : 28,16 % ;
• Y181C : 25,24 % ;
• K65R : 27,18 %.
• Dans la protéase :
• L’absence de mutation de résistance.

L’incidence des mutations de résistance thérapeutique était significativement différente chez les patients en fonction de : l’âge, la voie d’infection, la durée du traitement, la combinaison ARV initiale et la charge virale.

Le taux de mutations de résistance aux médicaments classiques étaient les suivants :

• Efavirenz : 71,84 % ;
• Nevirapine : 74,76 % ;
• Lamivudine : 66,02 % ;
• Zidovudine : 4,85 % ;
• Stavudine : 16,51 % ;
• Tenofovir : 21,36 %.

Les mutations de résistance aux inhibiteurs nucléosidiques et non nucléosidiques de la transcriptase inverse sont complexes, extrêmement prévalents et sont la cause principale d’échecs d’une première ligne de traitement