Globalement, les jeunes (définis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant âgés de 10 à 24 ans) et les adolescents (définis comme étant âgés de 10 à 19 ans) continuent d’être infectés par le Virus de l’Immunodéficience humaine (VIH) de manière disproportionnée. En 2016, il y avait 2,1 millions d’adolescents infectés et 260 000 nouvellement diagnostiqués. Les jeunes faisant partie de population clés comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les jeunes femmes, les jeunes utilisateurs de drogue intraveineuse, ou les jeunes prostitué(e)s sont particulièrement vulnérables. Dans certains pays, si l’accès au test de dépistage est possible pour les adolescents, l’accès au traitement ne peut se faire qu’avec l’accord des parents. Par ailleurs la plupart des interventions de prévention pour les adolescents se concentrent sur les changements de comportement et les facteurs structurels, il y a un manque cruel d’interventions efficaces à destination des adolescents.

Cette revue examine les caractéristiques des lois et politiques en vigueur qui peuvent avoir une incidence sur l’accès des adolescentes à la Prophylaxie Pré Exposition (PrEP) dans un groupe de pays avec une incidence plus élevés d’adolescents infectés par le VIH et une sélection de pays avec une incidence plus faible. Les lois incluent l’âge du consentement aux relations sexuelles, aux traitements médicaux, aux contraceptifs et aux tests VIH. Sont également analysées les recommandations nationales de prise en charge et les programmes de surveillance.

Cette revue concerne les politiques nationales publiées avant le 12 juin 2018 pouvant impacter l’accès des adolescents à la PrEP, aux services de santé sexuelle de reproduction (SRH) et la capacité de consentir aux interventions médicales.

Les pays étaient inclus si

• L’incidence du VIH était élevée
• Il y avait des essais ou disponibilité de la PrEP
• Les recommandations relatives à la PrEP étaient publiées et disponibles

Pour identifier les politiques concernant la PrEP pour les adolescents (c’est-à-dire l’âge de consentement au test VIH) ont été utilisés internet les bases de données légales.

Au total 15 pays ont été inclus dans cette revue. Les pays variaient considérablement quant à leur lois et politiques gouvernant l’accès des adolescents à la PrEP, au test VIH et aux services SRH.

Des politiques spécifiques quant à l’accès à la PrEP pour les mineurs de 18 ans concernaient 6 pays, et pour 5 pays il fallait avoir au moins 18 ans pour avoir accès aux tests de dépistage du VIH.

Au Royaume-Uni, les personnes de moins de 16 ans peuvent accepter un traitement médical mais il revient au praticien de déterminer si la personne est apte à comprendre le traitement et peut donner son consentement. La France est le seul pays incluant explicitement la PrEP comme faisant partie du traitement médical, mais la loi exige le consentement parental pour un traitement médical à des personnes de moins de 18 ans.

Six pays avaient des lois spécifiques sur le consentement, et l’accès, des adolescents aux contraceptifs. L’Ukraine par exemple requiert un consentement parental pour toute personne de 14 à 18 ans pour avoir accès aux services SRH alors que l’Indonésie restreint l’accès aux contraceptifs à toute personne non mariée.

En conclusion, l’accès à la PrEP sans consentement parental reste limité ou incertain dans beaucoup de pays ou cette intervention médicale est nécessaire. Il est utile de mettre en place des études observationnelle et quantitatives pour déterminer si et comment les lois sur le consentement des adolescents sont suivie relativement au consentement des adolescents à la PrEP. Des efforts sont nécessaires pour amender les lois qui limitent leur accès à la PrEP et il y a également besoin de recommandations spécifiques.