Globalement, plus de 78 millions de personnes sont infectées par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), avec, chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), une prévalence moyenne du VIH allant de 6 % (Région Asie-Pacifique) à 15 % (Afrique de l’ouest et centrale).

Deux études australiennes indiquaient que pour les hommes homosexuels, le nombre moyen de partenaires homosexuels dans l’année passée était de 11, comparativement à 1,55 chez les hommes hétérosexuels.

En théorie, avec une probabilité élevée de changement de partenaires, les HSH sont considérés comme un groupe central de transmissions des Infections Sexuellement Transmissible (IST), y compris le VIH, en faisant un groupe à risque pour la transmission du VIH, UNAIDS estimant que le risque de transmission est 19 fois plus élevé chez les HSH que chez les hétérosexuels.

Les traitements antirétroviraux actuels (ARV) très efficaces, ont démontré leur puissance par la suppression virale dans le sang. Des études historiques ont montré que les ARV permettent de réduire le risque de transmission du VIH. EN 2012, l’OMS publiait un guide sur les ARV en stratégie de prévention secondaire, appelé Traitement comme prévention (TasP) basée sur des preuves empiriques. Cependant, l’effet préventif des ARV chez les HSH est incertain et peut être influencé par différents facteurs.

L’objectif de cette méta-analyse était d’examiner l’efficacité des ARV sur le risque de transmission chez les HSH et la possibilité d’engendrer des comportements sexuels à risque.

Trois bases de données électroniques étaient utilisées pour faire la recherche bibliographique d’articles publiés dans des journaux à comité de lecture avec revue par les pairs entre 1996 et 2017.

Au total, 15 articles étaient éligibles pour la méta-analyse. Le taux d’incidence global du VIH était de 6,63/100 personnes-année (IC_95% : 2,06-11,20/100 personnes-année) (p = 0,004). Le taux groupé par contact du VIH était de 0,42 % (IC_95% : 0,21-0,63 %) (p < 0,05). L’initiation d’un traitement ARV (versus non ARV) n’était pas associé à une incitation à des rapports anaux non protégés (UAI), avec un OR de 1,09 (IC_95% : 0,90-1,34) (p > 0,05). Dans une analyse stratifiée, les patients n’ayant pas moins de 6 mois de période d’observation avaient plus facilement des UAI (OR = 1,32 ; IC_95% : 1,01-1,74) (p < 0,05).

Cela indique que le traitement ARV est potentiellement efficace sur la réduction de l’infectivité des patients infectés par le VIH en cas de rapport anal. La relation entre l’initiation des ARV et l’UAI n’était pas significative et peut être influencée par des facteurs socio-démographiques.

La bonne utilisation du préservatif et l’éducation du Sexe Sans Risque sont cruciales chez les HSH.