Contexte :
Sous traitement antirétroviral, l’ARN VIH peut être détecté dans le LCS alors qu’il est indétectable dans le plasma, cette situation étant appelée « échappement viral dans le LCS ». Le but de cette étude était de déterminer la prévalence et le facteur de risque de l’échappement viral dans le LCS dans 2 cohortes aux USA.

Méthode :
Un total de 1 264 volontaires infectés par le VIH au sein de 2 cohortes aux Etats-Unis ont été inclus entre 2003 et 2011 dans cette étude transversale si leur charge virale plasmatique était < 50 copies/ml sous traitement antirétroviral stable (> 6 mois) et s’ils avaient une mesure d’ARN VIH dans le LCS lors de la même visite. Les facteurs de risque potentiels étaient identifiés par régression logistique en une analyse unie et multivariée.

Résultats :
L’échappement viral du LCS était détecté chez 55 adultes (4,4 % ; IC 95 % : 3,4-5,6), avec une médiane d’ARN VIH du LCS de 155 copies/ml (IQR : 80-283). La fréquence d’atteinte neurocognitive était similaire pour les patients avec ou sans échappement viral du LCS (38,2 % versus 37,7 % ; p=0,91). L’échappement viral du LCS était associé de manière indépendante avec un traitement par inhibiteur de protéase boosté par le ritonavir (odds-ratio : 2,0 ; IC 95 % : 1,1-3,8) ou l’atazanavir non boosté (OR : 5,1 ; 1,3-16,1), la pléiocytose du LCS (OR : 7,6 ; 4,2-13,7) et l’hyperprotéinorachie du LCS (OR : 2,1 ; 1,1-3,7).

Conclusion :
Dans cette large étude de patients avirémiques sous traitement antirétroviral, l’échappement viral du LCS était rare et était lié à une inflammation du système nerveux central et à l’utilisation d’inhibiteur de protéase mais n’était pas associé à une atteinte neurocognitive plus importante.