La LEMP n'a été que peu rapportée chez des patients vivant avec le VIH ayant un contrôle immuno-virologique prolongé.
Les auteurs ont décrit les caractéristiques cliniques et biologiques des patients présentant une LEMP certaine (signes cliniques et IRM + PCR JC virus positive dans le LCS et/ou le tissu cérébral), avec un taux de CD4 > 200/mm³ et une charge virale indétectable, et ayant plus de 6 mois de traitement antirétroviral au diagnostic de LEMP. Cette étude provient de la cohorte Dat'AIDS.

Parmi 571 diagnostics de LEMP dans la cohorte Dat'AIDS entre 2000 et 2019, 10 (1,75 %) sont survenus chez des patients avec CD4 > 200/mm³, charge virale indétectable et traitement ARV instauré depuis plus de 6 mois. Le taux médian de CD4 au diagnostic de LEMP était de 395/mm³ (IQR : 310-477). La durée médiane entre la dernière charge virale détectable et le diagnostic de LEMP était de 41,1 mois (IQR : 8,2 - 67,4). Seul 1/10 patients avait un facteur de risque de LEMP : lymphome B à grandes cellules traité par rituximab et chimiothérapie. Chez les 9 autres patients, sans évidence d'immunodépression sévère, de nombreux facteurs d'altération de l'immunité ont pu jouer un rôle dans la survenue de la LEMP : co-infection VHC (n = 6), cirrhose (n = 4), co-infection HHV-8 (n = 3) dont 2 avec sarcome de Kaposi, associé à une maladie de Castleman dans 1 cas et à un myélome à IgA indolent dans 1 cas.

Cette étude met en exergue que des facteurs autres qu'un taux bas de CD4 et une charge virale élevée peuvent être associés avec la survenue d'une LEMP. D'autres études sont nécessaires pour explorer plus précisément les caractéristiques immunologiques des patients vivant avec le VIH, immuno-virologiquement contrôlés et qui développent une LEMP.