Depuis l'arrivée des antirétroviraux (ARV) l'infection par le Virus de l'Immunodéficience Humaine est devenue une infection chronique. L'initiation précoce aux stades précoces de l'infection permettre de contrôler la réplication virale et restaurer un niveau normal de CD4, réduire l'incidence des infections opportunistes et différer la progression de la maladie. Cependant, malgré l'allongement de l'espérance de vie des patients vivant avec le VIH (PvVIH), la prise en charge à long terme des complications telles que les pathologies cardiovasculaires, rénales, ostéoarticulaires ou du système nerveux central, reste un défi.

Les troubles neurocognitifs liés au VIH, HAND, terme fréquemment utilisé pour ces altérations neurocognitives (NCI) chez les PvVIH, est une maladie classique du système nerveux central divisée en trois sous-types :

• NCI asymptomatique
• Troubles neurocognitifs légers
• Démence liée au VIH

Ces pathologies peuvent apparaitre également chez des patients sous traitement ARV efficace et sont associées à une réduction de la qualité de vie et une augmentation du taux de mortalité.
La prévalence des HAND varie de 20 à 69 % selon la population et la définition utilisée.

Depuis l'arrivée et la large diffusion des ARV, la prévalence des démences liées au VIH, comme des autres complications neurologiques, a diminué. Cependant, la prévalence des NCI asymptomatiques et des troubles neurocognitifs légers continue à augmenter, et ce, malgré le contrôle virologique à long terme.

L'objectif de cette revue est d'explorer les effets des ARV sur les altérations neurocognitives chez les PvVIH. Une revue de la littérature a été conduite sur 8 bases de données (PubMed, Embase, Web of Science, Cochrane Library, CNKI, VIP, China Biology Medicine disc, et WanFang) pour identifier les études qui comparaient les fonctions cognitives entre des groupes ayant reçu des ARV et des groupes non traités. La recherche était menée sur des article publiés jusqu'en avril 2019.

Au total ; 16 articles (regroupant 6 694 participants) ont été inclus (14 études transversales et 2 cohortes) dans la méta-analyse. Les études transversales montraient que les groupes de patients traités par ARV ne faisaient pas mieux que les groupes de patients non traités (OR = 1,16 ; IC_95% : 1,03–1,30).

Cependant, les études de cohortes rapportaient une amélioration significative de la fonction cognitive à 3 mois (OR = 4,01 ; IC_95% : 2,35–6,85) et 6 mois (OR = 9,24 ; IC_95% : 1,71–49,96) après l'initiation du traitement par rapport aux données initiales.

Il n'y avait pas d'amélioration cognitive chez les patients de moins de 55 ans, mais deux études transversales montraient que le traitement ARV pouvait améliorer les fonctions cognitives chez les PvVIH de moins de 65 ans avec un mauvais état général et statut immunitaire.

Le traitement par ARV peut améliorer la fonction cognitive chez les PvVIH avec un mauvais état général et un système immunitaire altéré, mais cela n'améliore pas considérablement les choses pour la population générale des PvVIH.