L’utilisation de Drogue Sexualisée (UDS) concerne l’utilisation de drogue dans un contexte sexuel.

La relation entre sexe et utilisation de drogue est établie depuis longtemps, cependant l’usage de drogue dans un contexte sexuel a des implications potentielles en santé publique car cet usage est associé à des comportements à risque. Bien que cet usage ne soit pas problématique, l’apparition chez les Hommes ayant des relations Sexuelles avec de Hommes (HSH) est un sujet qui a été identifié comme une priorité de santé publique dans de nombreux pays.

Ces usages de drogue dans un contexte sexuel inclus le « Chemsex », l’utilisation de drogue (plus particulièrement methamphétamine crystal, GHB/GBL et mephedrone) avant ou pendant l’activité sexuelle pour soutenir, augmenter désinhiber ou faciliter l’expérience sexuelle. Cette pratique est également appelée « Party and Play » (PnP).

La pratique du Chemsex favorise la relation sexuelle sans préservatif avec des partenaires multiples souvent de sérostatut et traitement contre le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) inconnu, et augmente ainsi l’exposition au VIH et la multiplication des Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

L’objectif des auteurs de cet article est ici de faire une synthèse des données de prévalence de Chemsex en Grande Bretagne (GB) et l’utilisation de drogues de Chemsex chez les HSH.

La méta-analyse porte sur les publications comprises entre janvier 2007 et août 2017 rapportant la prévalence de Chemsex, UDS et/ou utilisation de drogue Chemsex (UDC) chez des HSH. Les articles étaient identifiés par l’intermédiaire de PubMed. Les auteurs ont également mené une revue d’un registre de données nationales pour en extraire les données de prévalence de Chemsex, UDS ou UDC. Les données synthétisées étaient ensuite évaluées pour déterminer le moment de prise des drogues étaient prises, dans le cas qui nous intéresse juste avant ou pendant l’activité sexuelle.

Au total 136 publications ont été identifiées dont 28 ont été incluses dans la synthèse finale. Trois des quatre systèmes de surveillance évalués fournissaient des données de UDS et UDC chez les HSH.

La prévalence du Chemsex estimée allait de 17 % chez les HSH suivis dans des centres de santé sexuelles à 31 % chez les patients HSH infectés par le VIH.

L’estimation de prévalence de UDS (7 publications) variait également considérablement de 4 % chez les HSH traités pour le VIH à 41 % chez les HSH suivis en centre de santé sexuelle pour une Prophylaxie Pre Exposition (PrEP).

La prévalence estimée variait donc considérablement compte-tenu des différentes définitions utilisées et des populations suivies. Les définitions standardisées et les études avec des échantillons représentatifs de HSH sont nécessaires pour améliorer la compréhension de la dissémination du Chemsex et des risques associés.